Au Niger, des femmes attendent l’arrivée d’un convoi de nourriture des Nations unies dans le village de Sabon-Machi, en août 2018. LUIS TATO / AFP
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a annoncé jeudi 7 janvier la nomination d’un Sénégalais, Abdoulaye Mar Dieye, comme coordonnateur spécial pour le développement au Sahel, une création de poste visant à mieux lutter les crises humanitaires et sécuritaires.
Abdoulaye Mar Dieye, qui sera basé à Dakar, « est un macroéconomiste et un expert en développement avec une solide expérience en matière de développement acquise au cours des trente-cinq dernières années », a souligné le chef de l’ONU dans un communiqué.
Ce nouveau poste fait suite à des résolutions adoptées par l’ONU qui avaient appelé à renforcer « l’engagement collectif et intégré dans la région du Sahel pour arrêter la détérioration de la situation, en reconnaissant l’interdépendance des crises sécuritaire, humanitaire et de développement ». Abdoulaye Mar Dieye occupait jusqu’à présent des fonctions de conseiller au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Début décembre, des experts chargés de coordonner la sécurité alimentaire dans dix pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel avaient mis en garde contre la progression de la faim dans cette zone en parallèle du djihadisme et de ses violences. Si rien n’est fait, le nombre d’affamés devrait atteindre un niveau record (jusqu’à 24 millions de personnes) d’ici à l’été, avaient-ils averti.
A la morgue de l’agence de Pretoria de la société sud-africaine Avbob, spécialisée dans les services funéraires, le 22 janvier 2021. MARCO LONGARI / AFP
Fustigeant les pays riches qui « accaparent » les vaccins anti-Covid, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a mis en garde mardi 26 janvier, lors du sommet économique mondial de Davos, contre tout « nationalisme » dans les stratégies d’acquisition des précieuses doses.
« Les pays riches du monde accaparent ces vaccins. Nous les appelons à mettre à disposition les doses excédentaires commandées et thésaurisées », a-t-il déclaré via un message vidéo depuis Pretoria adressé au sommet de Davos, qui se déroule sous un format virtuel cette année. Les pays pauvres sont mis à l’écart par ceux qui ont les moyens d’acquérir « jusqu’à quatre fois ce dont leur population a besoin », a-t-il ajouté.
Cet appel fait écho à des avertissements répétés de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) contre le « nationalisme vaccinal ». Le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait appelé les pays riches à ne pas « couper la file » et mettre à disposition des pays pauvres leurs doses excédentaires par le biais du mécanisme Covax, pour un accès équitable aux vaccins.
Jusqu’à 2,5 fois plus cher qu’en Europe
Ce dispositif de l’OMS doit permettre de vacciner 10 % de la population du continent africain dans le courant de l’année. D’autres vaccins doivent également être fournis par l’intermédiaire de l’Union africaine (UA), qui s’est engagée à procurer 270 millions de doses aux pays du continent. Mais, selon Cyril Ramaphosa, qui a lui-même lancé l’initiative alors qu’il était président de l’UA, celle-ci ne connaît jusqu’ici qu’un « succès marginal ».
Officiellement, le pays le plus touché du continent, l’Afrique du Sud, paiera ses premiers vaccins, acquis par le biais de négociations directes entre le gouvernement et le laboratoire AstraZeneca, 2,5 fois plus cher que les pays de l’Union européenne. L’UE a récemment expliqué avoir dès le début soutenu financièrement le développement de ce vaccin, avant même d’avoir la garantie qu’il serait efficace.
Relativement épargnés par la première vague de la pandémie, la plupart des pays africains sont désormais sous le coup d’une seconde vague plus virulente. L’apparition de nouveaux variants du virus, dont celui découvert en Afrique du Sud et réputé plus contagieux, a aussi accéléré la ruée vers les vaccins.
Selon les estimations, l’Afrique aura besoin de 1,5 milliard de vaccins pour immuniser 60 % de son 1,3 milliard d’habitants, pour un coût qui oscille entre 5,8 et 8,2 milliards d’euros.
Le gendre de l’ex-président américain Donald Trump, Jared Kushner, à Rabat, le 22 décembre 2020. U.S. EMBASSY IN MOROCCO / via REUTERS
Israël a annoncé mardi 26 janvier la réouverture d’une mission diplomatique au Maroc, vingt ans après la fermeture de sa représentation, les deux pays ayant normalisé leurs relations en décembre. Ambassadeur d’Israël en Egypte entre 2016 et 2020, David Govrin est arrivé dans la journée à Rabat en tant que nouveau chargé d’affaires, a indiqué le ministère israélien des affaires étrangères, estimant qu’il s’agissait d’un « jour de célébrations pour l’Etat d’Israël ».
« David Govrin et son équipe vont travailler à poursuivre les relations bilatérales dans tous les domaines, y compris dans tout ce qui est lié au dialogue politique, au tourisme, à l’économie et aux liens culturels », poursuit le communiqué du ministère.
Le Maroc a été le quatrième pays arabe à annoncer en 2020 la normalisation de ses relations avec Israël, après les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan. Les deux pays ont signé en décembre à Rabat un accord de normalisation de leurs liens parrainé par les Etats-Unis, avec des accords bilatéraux centrés sur les liaisons aériennes directes, la gestion de l’eau, les connexions des systèmes financiers et un accord d’exemption de visa pour les diplomates.
La plus importante communauté juive d’Afrique du Nord
Le gouvernement israélien a officiellement approuvé dimanche cet accord, qui doit toutefois encore obtenir le feu vert des députés. Rabat avait fermé son bureau de liaison à Tel-Aviv en 2000, au début de la seconde Intifada (soulèvement palestinien). Le Maroc abrite la plus importante communauté juive d’Afrique du Nord, avec quelque 3 000 personnes. Environ 700 000 juifs d’origine marocaine vivent en Israël.
La diplomatie israélienne a par ailleurs annoncé l’ouverture mardi du consulat général d’Israël à Dubaï. Tel-Aviv avait annoncé dimanche l’ouverture d’une ambassade dans la capitale émiratie, Abou Dhabi, un peu plus de quatre mois après la signature de l’accord de normalisation avec cette monarchie arabe du Golfe.
Yacouba Ladji Bama, rédacteur en chef du journal d’investigation « Courrier Confidentiel », le 14 janvier 2021 devant les locaux de la rédaction à Ouagadougou. SOPHIE DOUCE
Un bruit étrange, comme un « poc », et la trace d’un impact sur le pare-brise avant de sa voiture. « C’était un tir de balle. Par chance, elle n’a pas traversé la vitre », rapporte le journaliste burkinabé Yacouba Ladji Bama. Ce soir du 10 novembre 2020, le rédacteur en chef du bimensuel d’investigation Courrier Confidentiel prenait la route pour la capitale, Ouagadougou, après avoir coanimé un panel sur la corruption électorale à Dori, dans le nord du pays. Assis à l’avant, côté passager, il a eu le sentiment glaçant d’avoir échappé de peu à la mort.
Depuis, Yacouba Ladji Bama a déposé plainte contre X pour « tentative d’attentat à la vie », mais cherche encore à comprendre. A-t-on voulu l’éliminer ? Et qui ? Il le sait, ses écrits dérangent. Le journaliste est connu pour avoir révélé de nombreux scandales financiers et politiques au sommet du pouvoir. Il y a un an déjà, le 6 janvier 2020, son domicile à Ouagadougou avait été la cible d’une attaque au cocktail Molotov et son véhicule incendié par des individus non identifiés.
Les journalistes et les militants au Burkina Faso font face à une pression accrue depuis quelques années. Le pays est pourtant considéré comme l’une des « réussites du continent africain en matière de liberté de la presse » selon l’ONG Reporters sans frontières, qui le classe 38e (sur 180 pays). Mais la lutte antiterroriste menée contre les groupes djihadistes met à rude épreuve la liberté d’informer.
Les fantômes hantent le bureau de Yacouba Ladji Bama. Entre les portraits de Che Guevara et de l’ancien président révolutionnaire Thomas Sankara accrochés au mur, apparaît le visage de Norbert Zongo, le journaliste d’investigation burkinabé assassiné le 13 décembre 1998. Si la chute du régime de Blaise Compaoré en 2014, après vingt-sept ans de règne, a fait souffler un vent de liberté et permis de nombreux acquis démocratiques au Burkina Faso, le rédacteur en chef est de nouveau inquiet.
Intimidation, stigmatisation
En 2020, « au moins six attaques ou intimidations » contre des confrères ont été comptabilisées par l’Association des journalistes du Burkina (AJB). C’est la première fois que cette organisation indépendante enregistre autant de cas depuis l’ère Compaoré.
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